Canteleu. Âgée de 20 ans, d’origine tchétchène, Iman en a fait du chemin depuis son arrivée en France, en 2013. Elle qui ne parlait pas un mot de français est aujourd’hui étudiante en licence de langues étrangères appliquées. Rencontre avec une lauréate du dispositif Lumières des Cités.
Iman Bakaeva, 20 ans, fait partie des 75 lauréats de l’académie de Normandie désignés « Lumières des cités ». Ce dispositif régional met en valeur l’égalité des chances et les efforts d’une jeunesse méritante et ambitieuse.
Que de chemin parcouru pour cette adolescente d’origine tchétchène, arrivée à Canteleu en 2013 ! Et quelle fierté pour sa maman d’apprendre que sa fille était lauréate de cette seizième promotion.
Il faut dire qu’Iman ne parlait pas français lorsqu’elle a intégré la 5e FLE (français langue étrangère enseignée à des non-francophones) au collège Gounod de Canteleu.
Elle explique avoir appris le français grâce à sa passion pour la lecture : « Le Petit Prince de Saint Exupéry m’a accompagnée dans tous mes apprentissages. »
Si elle parle le russe et le tchétchène, elle a désormais inscrit d’autres langues à son actif : le français, l’anglais et l’espagnol.
C’est au lycée de la Vallée du Cailly, à Déville-lès-Rouen, qu’elle a été repérée par le dispositif « Lumières des cités » en raison de son parcours exemplaire. Elle a obtenu brillamment son bac avec mention en juillet 2020.
Depuis, elle poursuit des études supérieures en première année de licence langues étrangères appliquées (espagnol-anglais) sur le campus de l’université à Mont-Saint-Aignan.
« Quelle chance on a en France de pouvoir apprendre ! »
Iman envisage un master et puis de se tourner vers le monde du commerce extérieur. Et attend une réponse à sa demande pour obtenir la nationalité française. Et quand on lui demande l’endroit où elle souhaite faire une photo, elle répond sans hésiter : « À la mairie, avec les drapeaux tricolores. »
Sa volonté de s’intégrer par les études n’est pas un vain mot : « Quelle chance on a en France de pouvoir apprendre ! » Elle effectue également divers petits boulots de façon saisonnière.
Bien sûr, être étudiante en 2021 n’est pas simple, en raison du Covid : « Mes amies me manquent, nos conversations, nos rires. Les cours en distanciel ne favorisent pas les rencontres, les échanges. »
Pour le CRIJ (centre régional information jeunesse) qui pilote le dispositif « Lumières des cités », accordant une bourse aux lauréats, il était crucial de maintenir cette édition pour soutenir l’engagement et l’ambition de ces jeunes. En effet, la situation sanitaire a une incidence forte sur la scolarité et la vie quotidienne de ces jeunes qui restent motivés malgré les obstacles (enseignement à distance, limitation des relations avec leurs enseignants ou leurs pairs, limitation des perspectives de stages ou de jobs, difficultés matérielles…).
Félicitation Iman ! Et bonne continuation à toi !