Le 23 février : l’anniversaire de la déportation des Tchétchènes et des Ingouches

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Le 23 février 1944 est la date la plus tragique de l’histoire contemporaine des Vaïnakhs : c’est le jour où ils sont devenus proscrits et ont été déportés au Kazakhstan et au Kirghizistan. L’article ci-dessous est dédié à cet événement tragique.

Quand on parle de la déportation des Tchétchènes et des Ingouches (l’opération « Tchétchèvitsa »), on sous-entend la déportation des Tchétchènes et des Ingouches de la République Socialiste Soviétique autonome Tchétchène-Ingouche et des régions voisines vers le Kazakhstan et le Kirghizistan, qui a eu lieu entre le 23 février et le 9 mars 1944. 

Selon diverses estimations, entre 500 000 et 650 000 Tchétchènes et Ingouches ont été expulsés pendant cette opération. Environ 100 000 Tchétchènes et 23 000 Ingouches sont morts au cours de l’expulsion et des années qui ont suivi, soit presque un habitant sur quatre. Cette opération a impliqué 100 000 soldats, et autant, mis en alerte dans les régions voisines. 180 convois ferroviaires ont emporté les déportés vers des régions inhospitalières du pays. 

La RSSA tchétchène-ingouche a été supprimée et remplacée par la région de Grozny. Certaines parties de ses régions ont été associés à l’Ossétie du Nord, Daghestan et à la Géorgie. Les Kistines et les Bats, des peuples habitant en Géorgie, n’ont pas été déportés malgré leur proximité ethnique avec les Tchétchènes et les Ingouches.

Les autorités soviétiques ont déclaré que la déportation était une sorte de punition pour la collaboration avec les occupants (allemands), les activités antisoviétiques et le banditisme. Pourtant, ce n’était pas possible pour les Vaïnakhs de coopérer avec les occupants puisqu’il n’y avait pas d’occupation de leur part. Les troupes allemandes n’avaient occupé qu’une petite partie de la région de Malgobek et en ont été bientôt chassées. Quant aux activités antisoviétiques et le banditisme, la situation dans la république tchéchène n’était pas plus grave que dans celle des régions voisines. Bref, le gouvernement a falsifié les données officielles pour justifier ses actions. Jusqu’à présent, les vraies causes de l’expulsion sont inconnues. Aucun acte juridique ou règlementaire ne stipulait la déportation des peuples, la suppression de leur statut d’État ou la modification des frontières, donc toutes ces actions étaient complètement illégales.

Après la déportation des habitants locaux, les autorités ont essayé d’effacer toutes les traces de leur existence. Notamment, les noms topographiques tchéchènes ont été remplacés par des noms à consonance russes et ossètes ;  les mosquées et les cimetières ont été rasés et pillés, les pierres tombales ont été emportées pour des travaux publics et routiers. Des livres en tchétchène et en ingouche ont été brûlés ; toute mention de l’existence même des Vaïnakhs a été supprimée des documents qui sont restés. De très nombreuses pièces de musées ont été enlevées, ainsi que des objets précieux, tels que des manuscrits, des bijoux en or ou en argent, des armes, des tapis, des ustensiles et des meubles, détruits ou emportés.

Le décret des présidiums des Soviets suprêmes de l’URSS et de la RSFSR datant du 9 janvier 1957 a annoncé le rétablissement de la RSSA tchétchène-ingouche, mais ses frontières ont été modifiées. Le Soviet Suprême de l’URSS a approuvé ce décret et a rendu à la république son statut autonome. Les Tchétchènes et les Ingouches ont été autorisés à rentrer chez eux. Cependant, le processus de rétablissement a traîné en longueur à cause de l’impréparation des régions d’accueil et la résistance d’une partie des autorités soviétiques. De là de nouveaux problèmes.

Un grand nombre d’auteurs ne partagent pas l’opinion selon laquelle la déportation a été provoquée par des actions anti-soviétiques et pro-fascistes. Ainsi, en août 1943, il y avait 156 groupements armés de 3 485 membres dans tout le Caucase Nord ; y compris 44 groupements (300 participants) en Tchétchénie-Ingouchie, 47 groupements (900 participants) en Kabardino-Balkarie, 1 500 participants, 1000 déserteurs et 800 réfractaires au Daghestan. Au cours des trois années de guerre, 4 366 cas de désertion et 862 cas d’insoumission ont été enregistrés en Ossétie du Nord. Les « bandes politiques » et les saboteurs de l’Abwehr ont aussi intensifié leurs activités. Depuis le début de la guerre jusqu’à la seconde moitié de 1944, 49 362 cas de désertion ont été enregistrés dans le Caucase Nord, dont 23 711 dans la région de Krasnodar, 10 546 dans celle de Stavropol, 4 441 en Tchétchénie-Ingouchie et 4366 en Ossétie du Nord.

L’armée rouge comprenait beaucoup de Tchétchènes et d’Ingouches. Quand la guerre a éclaté, il y avait à peu près 9 000 Tchétchènes et Ingouches faisant le service militaire dans les unités de l’Armée rouge, et30 à 40 000 personnes l’ont rejoint deux ans plus tard. Parmi les défenseurs de la forteresse de Brest figuraient 420 résidents de Tchétchénie-Ingouchie, y compris 270 montagnards. L’un de ces défenseurs était Magomed Ouzouïev, qui a reçu le titre de Héros de la Fédération de Russie post-mortem en 1996.

36 soldats sur 147 candidats venant de Tchétchéno-Ingouchie ont reçu le titre de Héros de l’Union soviétique (le plus haut titre honorifique de l’URSS), mais seulement 6 d’entre eux étaient Tchétchènes (y compris Movladi Visaïtov, qui a reçu ce titre en 1990). Dans les documents de distinction, ils ont été enregistrés comme ayant une autre origine ethnique.

Les candidatures de Makhmoud Amaïev, A. Akhtaïev, A.-V. Akhtaïev, Dacha Akaïev, Z. Akhmatkhanov, Y. Alisoultanov, Ali Goutchigov, Khavadji Magomed-Mirzaïev, Irbaïhan Béiboulatov, S. Midaïev, U. Kasoumov, I. Chaïpov, A.-X. Ismaïlov ont été portées deux fois pour le titre de Héros de l’Union soviétique. Abouhaji Idrisov, Movladi Visaïtov, Sakka Visaïtov, Matache Mazaïev, I. Outsiïev ont posé leur candidature trois fois ; et Khanpasha Nouradilov a été nommé quatre fois. 

Falsification des données

Certains affirment qu’on ne peut pas croire aux chiffres officiels concernant l’expulsion, parce qu’il y a des incohérences dans les documents présentés par des organisations différentes. De plus, il n’était pas rare pour ces dernières d’ajuster les chiffres pour qu’ils soient conformes aux résultats prévus auparavant. C’était de coutume pour le NKVD (Commissariat du Peuple aux Affaires Intérieures) de falsifier les faits et de forcer les représentants des peuples, promis à la déportation à passer aux aveux. D’ailleurs,le NKVD avait déjà ajusté les faits à son gré, à la veille et lors de la déportation. Selon V. I. Filkine, qui était secrétaire du comité régional tchétchène-ingouche du PCUS pendant la guerre et un des membres de la « troïka » pour la lutte contre le banditisme, les données du NKVD concernant le nombre de gangs et de bandits, n’étaient pas du tout crédibles. C’est à cause de ces déclarations-là qu’il a perdu son poste de chef du département d’histoire du PCUS dans les années 1970.

Les directeurs du NKVD de Kabardino-Balkarie ont été remplacés sous le prétexte qu’ils sous-déclaraient sciemment le nombre de bandits. Les nouveaux directeurs ont tout de suite corrigé les statistiques pour qu’elles deviennent conformes aux souhaits de leurs autorités. Ces nouveaux chiffres sont devenus l’une des causes de la déportation des Balkariens.

Selon les documents du NKVD, plus de 20 000 armes à feu ont été saisies lors de la déportation des Tchétchènes et des Ingouches, ce qui ne cadre pas avecles 2 000 détenus. Cette divergence est due à la tactique spéciale du NKVD. Qui prenait des otages et ne les libérait qu’après que leurs familles leuraient livréles armes, achetées aux membres mêmes du NKVD. Donc la même arme pouvait être vendue et remise plusieurs fois. 

Le commissaire du peuple adjoint de la Sécurité de l’État, B. Z. Koboulov, écrit : «En mars 1942, 13560 personnes sur 14576 ont déserté ou fui le service militaire. Elles sont entrées dans la clandestinité, sont allées dans les   montagnes et ont rejoint les gangs ». D. B. Abdourakhmanov et Ya Z. Akhmadov ont qualifié ces déclarations de « bidon politique », en affirmant qu’il n’y avait que 4 579 cas de désertion enregistrés dans la république, donc il ne pouvait pas y avoir autant de bandits.

L’opération Tchétchévitsa

Préparatifs

Les préparatifs de l’expulsion ont commencé au printemps 1942, quand les autorités soviétiques ont suspendu la mobilisation des Tchétchènes et des Ingouches en disant que ce n’était pas possible de les nourrir (les montagnards ne mangeaient pas de porc, alors que les soldats de l’Armée rouge ne mangeaient que des conserves avec de la graisse de porc). En octobre 1943, le commissaire du peuple adjoint du NKVD, B. Z. Koboulov, est arrivé en Tchétchénie-Ingouchie pour préparer des matériaux sur les « manifestations antisoviétiques ». Le 9 novembre, il a envoyé une note mentionnant des manifestations massives de banditisme et des cas de désertion au Commissaire du peuple aux Affaires intérieures de l’URSS, L. P. Beria, qui l’a approuvé. Au Kazakhstan et en Asie centrale, le pouvoir soviétique a entamé les préparatifs de l’arrivée des « déplacés spéciaux » en établissant 135 bureaux militaires régionaux et 375 bureaux militaires ruraux pour contrôler les nouveau-venus. Depuis octobre 1943, le Comité régional de Stavropol du PCP(b) préparait les listes des russes à transférer en Tchétchénie-Ingouchie. Depuis l’été 1943, les troupes ont commencé à s’accumuler à Grozny, bien que la ligne de front s’écartait vers l’ouest. Les troupes arrivées du NKVD se déguisaient en uniforme interarmes. Les avions du renseignement surveillaient régulièrement les régions montagneuses.

Pour rassurer les habitants locaux, les autorités ont officiellement annoncé le commencement  d’« entraînements militaires» dans les régions montagneuses de la république tchétchène. Les troupes ont construit des camps près des villages locaux, dont les habitants ont traité les soldats avec cordialité et bienveillance. Par exemple, les hommes membres du conseil du village de Maïstinsky ont non seulement aidé à livrer des matériels militaires aux garnisons, mais ont aussi « offert des cadeaux, des choses à manger et du bois de chauffage à toutes les garnisons».

Le 31 janvier 1944, le Comité de défense d’État de l’URSS a adopté la résolution No. 5073, qui a proclamé la suppression de la RSSA tchétchène-ingouche et l’expulsion de sa population vers l’Asie centrale et le Kazakhstan «à cause de la collaboration avec l’envahisseur nazi». La RSSA tchétchène-ingouche a été supprimée, ses quatre districts ont été transférés à la RSSA du Daghestan, un district est passé à la RSSA nord-ossète, et le reste du territoire a formé la région de Grozny. 

L. P. Beria est arrivé à Grozny pour diriger personnellement les opérations auxquelles participaient 18 000 officiers et 19 000 opérateurs du NKVD, du NKGB et de SMERSH, mais aussi environ 100 000 officiers et soldats du NKVD qui se trouvaient répartis dans ces régions pour participer à des « entraînements dans les montagnes ». Certains officiers des régions les plus éloignées du pays (parmi eux était le commissaire d’État de 3e rang, le malfamé Mikhail Gvichiani, qui était le chef de la direction du NKVD de la région de Primorsky) avaient été convoqués en Tchétchénie-Ingouchie 

Déportation

Le 21 février, Beria a ordonné au NKVD de mettre en œuvre le plan de déportation. Le lendemain, il a rencontré les dirigeants de la république et ses leaders religieux pour les mettre au courant de l’opération et leur a proposé d’aider les populations pour des travaux qui étaient indispensables à cette déportation. 

Le transport des déportés en véhicules militaires vers les régions de destination a commencé le 23 février 1944, à 2 heures (heure locale) et s’est terminé le 9 mars 1944.

Il y a eu des tentatives d’évasion vers la montagne et d’insubordination de la part des populations locales. Certains parlent du massacre dans le village de Khaïbakh, dans le district de Galantchoge, où 700 personnes ont été brûlées vives, mais ces témoignages sont contestés par un certain nombre d’historiens.

Selon des renseignements officiels, 180 convois ferroviaires avec 493 269 déportés sont arrivés à destination. 56 personnes sont nées et 1 272 sont mortes en route, ce qui fait 2,6 personnes sur 1 000 déportés. Selon la direction statistique de la RSFSR, en 1943 la mortalité dans la RSSA de Tchétchénie-Ingouchie était de 13,2 personnes sur 1 000 habitants. Le dernier convoi comprenait les anciens dirigeants et les leaders religieux de Tchétchénie-Ingouchie, qui avaient été exploités pour mener à bien l’opération.

Selon des renseignements officiels, durant l’opération, 780 personnes ont été tuées, 2 016 « éléments anti-soviétiques » ont été arrêtés, 20 000 armes à feu ont été saisies, parmi lesquelles 4 868 fusils, 479 mitrailleuses et automatiques. 6 544 personnes sont parvenues à s’évader et se cacher.

Les familles des héros de l’Union soviétique I. Béïboulatov, H. Moukhamed-Mirzaïev, A. Idrisov, H. Nouradilov, H. Datchiïev ont été déportées comme tous les autres, ainsi que l’épouse et les trois enfants de Matache Mazaïev, décédé héroïquement, ainsi que la famille d’Aslanbek Chéripov, combattant pour l’établissement du pouvoir soviétique. Après la fin de la guerre, le héros de l’Union soviétique, Kh. Datchiïev, a été également expulsé. Le lieutenant-colonel M.A. Visaïtov a été envoyé à l’Académie militaire d’après M. Frounze pour étudier, mais quelques mois plus tard, lui aussi, a été exilé au Kazakhstan.

Déportation des familles internationales

Les femmes tchétchènes et Ingouches mariées aux représentants d’autres ethnies n’étaient pas sujets à déportation. Au contraire, les épouses russes des Vaïnakhs devaient être déportées. Le divorce aurait pu les sauver de la déportation, mais pas leurs enfants.

Déportation d’autres régions de l’URSS

Peu importe leur lieu de résidence, tous les Tchétchènes et les Ingouches ont été expulsés. 28 000 Tchétchènes, dont 15 400 Tchétchènes-Akkins, ont été déportés du Daghestan. De nombreux Ingouches ont quitté Ordjonikidze, 2 700 Tchétchènes ont été expulsés de la Géorgie (tandis que les peuples frères – les Kistines et les Bats – qui ont été déclarés par les autorités géorgiennes comme ayant une autre origine ethnique, n’ont pas été expulsés). De la même manière, des centaines de Vaïnakhs ont été expulsés d’autres régions de l’URSS.

Conditions de la déportation

Selon les renseignements officiels des autorités soviétiques, plus de 496 000 Vaïnakhs ont été expulsés de la RSSA tchétchène-ingouche, dont 411 000 personnes (85 000 familles) au Kazakhstan et 85 500 personnes (20 000 familles) au Kirghizistan. Certains disent que le nombre de déportés dépassait 650 000 personnes.

Pour réduire les coûts de transport, on entassait 45 personnes, ou parfois même 100-150 personnes, dans des wagons d’une capacité de 28 à 32 personnes. La surface d’un wagon n’était que de 17,9 m². Il n’y avait pas de bat-flancs dans la plupart des véhicules. Les déportés recevaient 14 planches par chaque wagon pour se faire des lits, mais aucun outil de travail.  

Selon les documents du NKVD, il fallait placer au moins 240 déplacés spéciaux dans chaque wagon.

Les autorités avaient aussi prévu une assistance médicale et alimentaire des convois. Selon eux, dans la plupart des cas, les déportés mouraient à cause du mauvais temps, les conditions de vie changées, les maladies chroniques et la faiblesse physique à cause d’un âge avancé ou trop jeune. Selon des données officielles, 56 personnes sont nées dans les convois et 1272 personnes sont décédées.

Pourtant, ces données contredisent les témoignages, selon lesquels « dans la station de Zakane on ne pouvait rester dans la wagon qu’en se collant l’un contre l’autre… mais quand on s’approchait de Kazalinsk, les enfants qui n’étaient pas encore épuisés pouvaient courir dedans ». 

A. M. Ametistov, membre de la Cour constitutionnelle de la Fédération de Russie, relate : « J’ai vu arriver des véhicules avec les Tchétchénes – et la moitié de ceux qui en sortaient étaient déjà morts. Les vivants ont été jetés dehors, dans un froid de 40 degrés sous zéro ».

L’ingouche X. Arapiïev, chef du département du comité régional du PSUS en Ossétie du Nord, relate : « Nous allions pendant presque un mois vers une destination inconnue dans des véhicules bondés, sans électricité ni eau…  Le typhus s’est propagé. Il n’y avait aucun traitement … On enterrait les cadavres lors de courts arrêts, dans la neige noire de la fumée de locomotive (si on s’éloignait de plus de cinq mètres du véhicule, on se faisait tuer sur place) ». 

Commencée en route, l’épidémie de typhus a repris de plus belle dans les destinations finales. Le 1er avril 1944, il y avait déjà 4 800 cas de maladie parmi les Vaïnakhs au Kazakhstan, et plus de 2 000 au Kirghizistan. Les postes médicaux sur le terrain ne disposaient pas de médicaments et de désinfectants nécessaires. Il y a aussi eu de nombreux cas de paludisme, de tuberculose et d’autres maladies parmi les déportés. Par exemple, en août 1944, 863 déplacés spéciaux sont morts dans la région de Jalalabad au Kirghizistan. 

Les gens mourraient non seulement à cause des maladies, mais aussi à cause de la malnutrition. Selon le NKVD, les déportés devaient prendre des produits alimentaires pour une période de 30 jours, ce qui devait suffire tout au long du chemin. Mais lors de l’expulsion, les gens n’ont pas eu le temps de prendre assez de ravitaillement, et il n’y avait pas de points d’alimentation le long de la route. Selon l’artiste du peuple de la RSSA de Tchétchénie-Ingouchie, artiste émérite de la RSFSR, Zoulay Sardalova, les déportés n’ont reçu qu’une fois, des plats chauds, pendant le trajet.

Le 20 mars 1944, à l’arrivée des déportés, dont le nombre était de 491 748 personnes, la population locale, les kolkhozes et les sovkhozes ne leur ont offert ni nourriture, ni abri, ni travail. Déracinés, les déportés avaient de la peine à s’intégrer dans la vie des kolkhozes.

Selon l’orientaliste américain Brian Glyn Williams, la mortalité élevée en exil permet de considérer la déportation des Tchétchènes comme un génocide en vertu de la convention des Nations Unies.

Le 26 février 2004, une résolution du Parlement européen a déclaré que cette déportation des Tchétchènes et des Ingouches était un génocide.