Répression en Tchétchénie : la situation sous contrôle, assure le Kremlin

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«Je ne suis absolument pas d'accord pour dire que la situation là-bas est hors de contrôle», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

«Je ne suis absolument pas d’accord pour dire que la situation là-bas est hors de contrôle», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. NATALIA KOLESNIKOVA / AFP

Le Kremlin a nié jeudi 3 février avoir perdu le contrôle des autorités en Tchétchénie, une république russe où une brutale campagne de répression contre une famille critique envers le dirigeant local, Ramzan Kadyrov, suscite la préoccupation.

«Je ne suis absolument pas d’accord pour dire que la situation là-bas est hors de contrôle», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, démentant par ailleurs que Vladimir Poutine avait trop «peur» de Ramzan Kadyrov pour faire pression sur lui. «Pourquoi Poutine devrait-il avoir peur du dirigeant d’une région russe ?», a demandé à la presse Dmitri Peskov.

Les autorités tchétchènes accusées de torture

Les autorités tchétchènes, emmenées par Ramzan Kadyrov, sont accusées depuis plusieurs années de torturer et brutaliser leurs opposants et, plus largement, toute voix critique, ainsi que les homosexuels. La préoccupation des défenseurs des droits humains a redoublé ces derniers jours après le placement en détention de la mère d’un célèbre militant anti-torture en exil, visiblement afin de faire pression sur son fils.

Selon sa famille, Zarema Moussaïeva, 59 ans, a été enlevée de force par des hommes masqués à Nijni-Novgorod, avant d’être emmenée en Tchétchénie, à 1800 km de là. Son mari, Saïdi Iangoulbaïev, est un ancien juge fédéral russe d’origine tchétchène, qui est aujourd’hui opposé à Ramzan Kadyrov. Leur fils Aboubakar Iangoulbaïev a travaillé comme avocat pour l’ONG Comité contre la torture et a quitté la Russie après avoir subi un interrogatoire en décembre dernier.

L’affaire a pris un tour particulièrement inquiétant avec la multiplication ces derniers jours de déclarations violentes de la part de responsables tchétchènes. Mercredi, un député tchétchène au sein de la chambre basse du Parlement russe, Adam Delimkhanov, a ainsi juré sur les réseaux sociaux de «décapiter» la famille entière de Zarema Moussaïeva. Quelques heures plus tard, Vladimir Poutine recevait Ramzan Kadyrov au Kremlin. Dans une vidéo publiée sur Instagram, le dirigeant tchétchène a déclaré avoir discuté de «questions urgentes» avec Vladimir Poutine. «Le président nous soutient toujours», a-t-il assuré.

Ramzan Kadyrov, qui dirige d’une main de fer cette république du Caucase, est accusé de multiples violations des droits humains. Il a personnellement menacé de s’en prendre au reste de la famille de Zarema Moussaïeva. «Cette petite famille a une place qui l’attend soit en prison, soit sous terre», a-t-il écrit sur Telegram le lendemain de son arrestation.