Représentants tchétchènes : « relation de confiance avec le maire »

0
  • Ramzan Magamadov et Zaurbek Gulaev ont rencontré Christian Estrosi pendant deux heures. Une discussion « constructive », comme disent les diplomates. (Photo Ch. P)

La déclaration de Christian Estrosi en conférence de presse, lundi, sur une guerre entre trafiquants de drogue impasse des Liserons, a été mal vécue par la diaspora tchétchène qui s’estime injustement montrée du doigt. Des jeunes de cette communauté qui compterait environ 10 000 membres dans les Alpes-Maritimes, ont vivement critiqué le point de vue du premier magistrat niçois [Nice-Matin de mercredi]. L’heure semble à l’apaisement aussi bien aux Liserons qu’en mairie.

« Mauvais pour l’image de la ville »

L’idée d’un rassemblement tchétchène a été abandonné au soulagement des forces de l’ordre. Seuls Ramzan Magamadov, président de l’association des Tchétchènes et Ingouches du 06 et Zaurbek Gulaev, président du conseil des sages, (deux hommes réputés influents et modérés) ont pris, hier, la parole, place Garibaldi, pour confirmer qu’ils avaient rencontré Christian Estrosi mercredi.

« La situation était bloquée. Nous avons fait un premier pas », résume Ramzan Magamadov qui condamne « toute forme de violence ». « Jamais nous ne couvrirons un trafiquant de drogue. Cela va à l’encontre de nos valeurs. La majorité d’entre nous, respectons les lois de la République qui nous a bien accueillis.

Nous avons toujours entretenu des relations cordiales et de respect mutuel avec la municipalité. Aucune polémique ne pourra remettre en cause cette relation de confiance avec Christian Estrosi. » Zaubek Gualev va plus loin puisqu’il a promis au maire que les Tchétchènes seraient partie prenante du développement de Nice : « Nous rassemblons des financements parce que nous avons un projet pour la sécurité, le développement du sport, de la culture, l’économie de Nice. Ce qui s’est passé aux Liserons est très mauvais pour l’image de la ville. » Comprendre en filigrane que tout le monde a intérêt que les tensions communautaires cessent et que la balle est désormais dans le camp du maire.

En cette période de commémoration de l’Appel du 18Juin, Zaurbek Gulaev rappelle qu’une rue du centre de Cannes porte le nom du commandant André, alias Alavdi Ustakhanov, héros en France de la Résistance Sur les réseaux sociaux, en revanche, les provocations continuent, certains encourageant Poutine à exterminer le peuple tchétchène. « Des propos dangereux », estime un membre de la communauté. L’omniprésence policière aux Liserons ne sera pas éternelle.

Nice-Matin (Cannes)