A Saint Nazaire, au 23 allée Barbara, une famille tchétchène vit un véritable calvaire face aux dealers. Nous nous sommes faits maintes et maintes fois écho des conséquences de ces dealers qui sèment la mort et la gangrène dans les rues des villes bretonnes.
Pour cause dans cette affaire: une simple demande du père de la famille de ne pas se regrouper sur le palier de son étage et s’appuyer contre la porte de l’appartement pour vendre de la drogue. Une situation devenue invivable.
Deux plaintes sont déposées mais la police dit être en sous effectif et ne pas pouvoir agir. Concrètement, l’Etat avoue ne pas avoir les moyens d’assurer la sécurité des citoyens (alors même que des effectifs sont réquisitionnés pour contrôler les pass sanitaire dans les restaurants, ou faire la police de la route…)
Cette semaine, dans la foulée de la plainte, une descente de police a eu lieu. et une saisie de drogue et d’argent liquide a été opérée, néanmoins pas d’arrestations. C’est un jeu permanent du chat et de la souris, alors même que la bande de dealers, des africains, ont été identifiés.
La famille souhaite médiatiser l’affaire car il est question selon elle de vie ou de mort. Elle nous a contactés, et nous avons eu accès aux plaintes déposées ainsi qu’aux photos des dégâts causés par les dealers de la Boulleterie.
Voici une affaire qui n’est pas sans rappeler le drame ayant eu lieu à Rennes récemment, et qui montre, une fois de plus, l’incapacité des pouvoirs publics à assurer la sécurité des habitants, notamment dans les quartiers dits « sensibles » politiquement correct oblige.
La Boulleterie, zone de non droit à Saint-Nazaire ?
Voici le premier témoignage du père de famille, Abou, qui veut que les autorités prennent le problème à bras le corps. Une interview plus complète suivra prochainement.
« Dimanche le 12 Décembre 2021, moi et ma famille avons été victimes d’une attaque violente de la part de dealers du quartier de la Boulleterie à Saint-Nazaire dans notre domicile.
Tout a commencé au mois d’Août 2021, lorsque les dealers ont commencé à squatter devant notre porte d’entrée. Ils amenaient en permanence leurs « clients » et il était impossible de rentrer et de sortir de chez soi tranquillement.
À plusieurs reprises, je leur ai demandé de quitter le Hall d’entrée car on ne pouvait même pas rentrer chez nous, ils nous bloquaient l’entrée et la sortie. J’ai demandé à notre bailleur « Silène » et à la Police d’agir mais en vain, ils n’ont rien fait. Dimanche le 12 Décembre 2021, en rentrant chez moi, j’ai croisé de nouveau un dealer devant ma porte, cela m’a agacé et je lui ai demandé de quitter le Hall et je suis rentré chez moi.
Quelques minutes plus tard ce même dealer est revenu masqué et armé d’une machette et a commencé à frapper à ma porte en me menaçant de mort moi ainsi que ma famille.
Pendant que ma femme et ma fille essayaient de me retenir, je suis sorti quand même à sa rencontre mais il a pris la fuite.
Je l’ai rattrapé et ai enlevé son masque et arraché la machette de ses mains et nous sommes arrivés au mains. Pendant que l’on se battait, d’autres dealers sont arrivés dont trois étaient armés de pistolets et ils ont essayé de me tirer dessus mais j’ai eu le temps d’échapper aux balles.
Ma fille avait pendant ce temps appelé la police. Lorsqu’ils étaient arrivés, je me suis rendu au commissariat pour déposer plainte, en laissant ma famille dans l’appartement, car les policiers eux-mêmes ont demandé à ce qu’ils restent dans l’appartement en disant qu’ils ne devraient pas s’inquiéter car «ces dealers sont gentils».
Pendant que j’étais au commissariat, le dealer avec qui j’en suis venu au mains est revenu avec une vingtaine des amis, certains m’attendaient dans le hall et d’autres étaient planqués au troisième étage, sachant que j’habite au deuxième. Quand je suis entré ils ont commencé à toquer à la porte.
La police avait demandé de les appeler au cas où ils revenaient: mes enfants ont commencé à appeler la police et c’est seulement après le dixième appel que la police est finalement venue.
Ma femme a contacté une de ses amies. Son mari et son ami sont venus accompagnés de la police pour chercher mes enfants et ma femme pour les faire sortir en sécurité. Le soir, nous nous sommes rendus à Nantes car je devais travailler lundi matin. Le lundi, dans la matinée, quand j’étais au travail notre voisine d’en face nous a envoyé une photo de notre porte: les dealers avaient tiré dans notre appartement, la balle avait transpercé notre porte d’entrée en recachetant le sol ainsi que la porte de la chambre des mes deux petits fils.
Depuis nous vivons séparés chez nos amis, car les hôtels ne peuvent pas nous accueillir étant donné que nous sommes 6.
Samedi le 18 Décembre nous nous sommes rendus au commissariat de Saint-Nazaire pour déposer une deuxième plainte pour la porte, suite à quoi les policiers nous ont répondu qu’après 16h30 ils n’enverraient personne au 23 allée Barbara car ils avaient peur et donc ils interviennent seulement le lundi 20 décembre au matin mais au final ils ne sont pas intervenus.
Nous voulons que les gens sachent ce qu’il se passe et que la préfecture ou la mairie fassent quelques chose finalement car c’est inadmissible de vivre dans ces conditions.
Nous espérons vraiment qu’on nous entende et que notre situation soit résolue »
Actuellement, l’affaire fait grand bruit au sein de la communauté Tchétchène, qui n’a pas l’habitude de laisser tomber ses membres et fait preuve de solidarité.
« Nous exigeons de la part des pouvoirs publics des actions concrètes et immédiates. Cette famille doit être relogée au plus vite, ce point de vente de drogues doit être démantelé et les coupables de cette agression trouvés et jugés. Les agents de police qui se sont permis de faire des blagues totalement déplacées dans cette situation et ont laissé cette famille à elle-même malgré les multiples appels doivent être limogés et jugés comme traîtres de la République et complices des dealers.
Nous allons mobiliser tous nos moyens pour aider cette famille: collectes d’argent, lettres au ministère de l’intérieur, avocats, plainte à l’IGPN, manifestations devant la préfecture » indique l’Assemblée des Tchétchènes d’Europe dans un communiqué.
Néanmoins, la famille espère avant tout une chose : que les autorités, que les pouvoirs publics, fassent le nécessaire pour mettre hors d’état de nuire ces dealers, et pour assurer la sécurité de cette famille comme des habitants du quartier.
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