Aujourd’hui est un jour de fête pour les Chrétiens et pour les Musulmans et, une journée de repos pour nombre d’entre nous.
De mon côté, je suis triste, choquée, en colère aussi. Dès mon réveil, j’ai répondu à l’appel de l’épouse désespérée d’un homme renvoyé en Fédération de Russie hier matin. Il s’agit de lui faire parvenir son traitement sans lequel il ne peut survivre.
En effet, hier matin, Mansour a été expulsé en application d’un arrêté ministériel. Monsieur Darmanin, Ministre de l’intérieur, a considéré que son renvoi devait avoir lieu « en urgence absolue ». Cette décision fait suite à la volonté du Ministre d’expulser tous les étrangers radicalisés , condamnes pour des faits de droits communs ou en situation irrégulière.
Dans ce contexte, Mansour, marié , père de quatre enfants, très gravement malade s’est retrouvé mis dans un avion pour Moscou sans même, ses médicaments qui lui permettent juste de rester en vie. Pourtant, Mansour avait fait appel de la décision du Ministre mais, les autorités n’ont pas attendu le résultat de cet appel. Les médecins qui le suivent avaient expressément demandé à ce qu’il ne soit pas renvoyé car en danger de mort sans son suivi.
Actuellement, cet homme est aux mains des autorités russes, sans soin, sans médicament.
Indépendamment de ce que Mansour a pu faire ou pas et de ses origines, il reste un être humain. L’expulsion de cet homme en survie était-elle impérative, d’une urgence absolue ?
En ce qui me concerne, je ne crois pas que l’on puisse lutter efficacement contre le terrorisme en bafouant les lois et en faisant si peu de cas de la vie d’un homme.
Pascale Chaudot, « Comité Tchétchénie »