Cet article est disponible en Русский (Russe)
Le dimanche 13 septembre 2020, à Paris, les ressortisants du Caucase du Nord ont organisé un rassemblement contre la déportation des Caucasiens de France.
Le rassemblement organisé par l’association pour la protection des droits de l’homme « Human Rights Protection » n’est pas le premier rassemblement qu’a eu lieu en Europe.
Des rassemblements similaires ont eu lieu, notamment le 8 juin 2019 à Berlin, le 1er juillet 2019 à Hambourg et le 18 janvier 2020 à Paris.
L’un de ses organisateurs, Adam Gergalo, a expliqué les raisons de l’action:
« Selon l’association “Human Rights Protection”, presque une personne sur trois expulsées à son arrivée dans le pays de son ancienne résidence est détenue et remise aux autorités du lieu de résidence, après quoi elle est battue, torturée et brutalement maltraitée sous prétexte de suspicion de terrorisme ou de soutien et de participation au terrorisme. Nous nous réunissons parce que nous ne voulons pas de harcèlement et de torture de nos compatriotes expulsés par la France, nous ne voulons pas des personnes disparues, nous ne voulons pas la déportation à mort des innocents qui ont demandé le statut de réfugié en France. »
Rappelons que ce rassemblement se déroule afin de dénoncer la violation des droits de l’homme qui s’agrave dernièrement. D’une part, il y a une pression sur la communauté tchétchène en France. Ainsi, le 16 juin de cette année, le maire de Nice, Christian Estrosi, que beaucoup appellent un probable candidat à la présidentielle du parti Les Républicains, a accusé dans l’émission BFM la communauté tchétchène de chercher à avoir le contrôle du trafic de drogue et a déclaré ne pas comprendre pourquoi la France accorde l’asile aux Tchétchènes, alors qu’ils viennent du «pays satellite» de la Russie, qui est une «démocratie».
Le 16 août, le ministre de l’Intérieur de France, (auquel, nous le rappelons, est subordonné L’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) a déclaré qu’il demanderait de « regarder avec un oeil différent » les demandes d’asile de personnes mises en cause dans ce type d’affaires comme celui de Saint-Dizier, en mentionnant la communauté tchétchène.
D’autre part, en Russie, d’où les habitants du Caucase du Nord fuient vers la France, les répressions deviennent de plus en plus effrontées. Un des leaders d’opposition Alexei Navalny a été empoisonné le 20 août 2020, et des laboratoires indépendants allemands, suédois et français ont confirmé qu’il s’agissait d’un poison nerveux militaire russe Novichok, qui a été utilisé par le GRU au Royaume-Uni en 2018.
Le 8 septembre, un événement a eu lieu, un évènement choquant même pour la Tchétchénie: plusieurs publics tchétchènes ont publié une vidéo dans laquelle un jeune homme complètement nu qui se faisait appeler l’administrateur de la chaîne de télégramme d’opposition aux autorités tchétchènes, Salman Tepsurkaev, s’excuse pour ses activités contre les autorités, s’insulte, et insère ensuite une bouteille en verre dans son anus. Il s’est avéré plus tard, que, la veille, Salman Tepsurkaev a été kidnappé par les forces de sécurité tchétchènes et forcé de faire tout cela sous la menace de mort.
Malgré la demande du Conseil de l’Europe, les autorités de la Fédération de Russie n’ont pris à ce jour aucune mesure concernant ce crime.
Tout cela fait de plus en plus peur aux Tchétchènes et aux autres réfugiés de la région du Caucase du Nord pour leur propre sort, et en particulier pour le sort de ceux qui risquent d’être expulsés vers la Russie.