Dans la Sarthe, une lycéenne tchétchène est menacée d’expulsion, ses camarades de classe se mobilisent

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A Mamers, une lycéenne tchétchène, en situation illégale, est expulsable à partir de ce jeudi 15novembre 2018. Une pétition en ligne a été lancée par ses camarades de classe.

Zalina et sa famille ont fui la Tchétchénie. Leur demande d'asile a été refusée, ils sont expulsables à partir de ce jeudi 15 novembre 2018. Les camarades de classe de Zalina ont lancé une pétition en ligne pour la soutenir.
Zalina et sa famille ont fui la Tchétchénie. Leur demande d’asile a été refusée, ils sont expulsables à partir de ce jeudi 15 novembre 2018. Les camarades de classe de Zalina ont lancé une pétition en ligne pour la soutenir. (©Le Perche)

A partir de ce jeudi 15 novembre 2018, une élève de seconde du lycée Perseigne, à Mamers (Sarthe), risque l’expulsion. Elle, sa maman et ses trois petits frères (l’un d’eux est né en France) sont originaires de Tchétchénie. Actuellement, ils occupent un logement illégalement car leur demande d’asile a été refusée.

Les camarades de Zalina se mobilisent. Marine Le DetSofia Sechi et Arthur De Waele ont lancé une pétition en ligne contre son expulsion. La semaine dernière, ils ont écrit une lettre au préfet de la SartheNicolas Quillet, pour demander de revoir sa copie.

« Nous sommes ses amis et nous ne voulons qu’elles soient expulsées », commentent les trois amis.

« Il faut lui venir en aide. Il faut venir en aide à sa maman qui est malade et qui ne peut être soignée qu’en France. »

« Zalina a dû fuir la Tchétchénie car son papa était opposant au régime politique, racontent les lycéens. C’était il y a deux ans. Une fois en France, le papa et la grande sœur les ont abandonnés. »

Aujourd’hui, ils se retrouvent dans une grande détresse. La maman a entamé de nouvelles démarches en invoquant la maladie.

« Je sais qu’ils préfèrent vivre dans la rue en France que retourner dans leur pays. »

Lettre au préfet de la Sarthe

« Ce lundi 12 novembre, nous avons écrit une lettre au préfet de la Sarthe. Nous n’avons pas de retour de sa part. »

Dans la lettre, les élèves expliquent que « ces deux dernières années, Zalina s’est parfaitement intégrée et s’est adaptée en faisant de nombreux efforts pour apprendre la langue française ».

« Cela lui a permis d’obtenir son Delf (diplôme d’études de langue française) ainsi que le diplôme national du brevet. »

« Ces diplômes démontrent l’implication et les efforts qu’elle a mis en œuvre afin de devenir une citoyenne française exemplaire. »

« Lorsqu’ils ont fui leur pays, […] c’est Zalina qui a proposé la France car elle espérait y trouver une terre d’accueil où sa famille et elle seraient en sécurité, menant une vie dans laquelle elle pourrait continuer ses études et être heureuse. »

« Bouleversés », les élèves se disent « très attristés de la décision qui a été prise concernant la famille de (leur) amie ». « Bien que nous comprenions la difficulté de votre position quant à l’application de la loi, nous faisons appel à votre humanité afin d’essayer d’arranger au mieux leur situation. »

Pour conclure, les adolescents espèrent ainsi « créer un élan de solidarité et honorer au mieux les valeurs de la République française qui s’appliquent à toute personne résidant en France ».

Le maire de Mamers ne peut faire

De leur côté, les professeurs ont contacté le maire Les Républicains de Mamers la semaine dernière pour qu’il trouve un logement d’urgence à la famille. Conscient de la détresse des lycéens mamertins, Frédéric Beauchef ne peut pas faire grand-chose. « Nous n’avons pas de logement pour eux. Cela ne nous concerne pas, cela concerne l’Etat. »

« J’ai contacté l’association Nelson Mandela qui s’occupe des personnes qui sont en demande de reconnaissance du statut de réfugié. A Mamers, nous avons six logements qui sont réservés à ces personnes. »

« Aujourd’hui, la famille de Zalina loge dans un appartement Nelson Mandela. Cet appartement, elle l’occupe de façon illégale car sa demande d’asile a été rejetée. »

« Nelson Mandela voudrait récupérer le logement occupé car celui-ci doit recevoir d’autres personnes en demande d’asile. »

Frédéric Beauchef confirme les craintes des étudiants : « A partir de ce jeudi, la famille est expulsable. Le préfet doit décider de l’expulsion et trouver dans le même temps un logement. »

L’Etat propose une aide au retour au pays. « Mais la famille a engagé des démarches pour des raisons de santé. »

« Je ne sais pas si leur demande va aboutir. Tout ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui, leur occupation de logement doit s’arrêter. »

L’élu mamertin regrette que « les délais d’instruction soient longs, ce qui fait que ça crée des situations compliquées vis-à-vis des camarades de classe ».

« Une fois encore, ce sont les enfants qui pâtissent du choix des parents qui quittent leur pays en demandant le statut de réfugiés et se retrouvent en situation d’illégalité. »

Avec la trêve hivernale, le maire voit « mal comment la famille peut être expulsée ». Un répit supplémentaire pour Zalina et ses petits copains.

actu.fr

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Liza
Liza
5 années il y a

Pauvre fille et sa famille. Y a quelqun qui peut leur aider ?

Grozny
Grozny
5 années il y a

Non expulsion pour les Tchétchènes sur tous vers la Russie et Tchétchènie car aujourd’hui c’est la même chose. Mais comme même, pas de logement pout cette famille en hiver ???

Yasmina
Yasmina
5 années il y a

Merci beaucoup à tous qui aident la famille de Zalina. Et à votre site aussi. Bonne continuation !