Une femme originaire de Tchétchénie, demandant l’asile en Bosnie, risque d’être extradée vers la Russie
Selima Khadisova, née en 1991 en Tchétchénie et cherchant actuellement asile en Bosnie-Herzégovine, fait face à une menace d’extradition vers la Russie. Selon les défenseurs des droits de l’homme, son retour en Russie l’exposerait à des risques de torture, de graves violations des droits humains et même à un danger de mort.
Khadisova a été arrêtée par la police locale avec ses trois enfants mineurs, dont elle a ensuite été séparée. Actuellement, les enfants se trouvent dans un centre de migration, tandis que Khadisova reste en détention à la demande de la Russie, qui l’accuse de liens avec des activités terroristes. Elle est arrivée en Bosnie depuis la Turquie le 29 septembre, après quoi elle a été arrêtée. À la mi-octobre, un tribunal de Sarajevo a prolongé sa détention jusqu’à la fin de l’enquête.
Selon les documents russes transmis à Interpol, Selima Khadisova aurait quitté la Russie en 2015 pour se rendre en Syrie, où elle aurait suivi un entraînement dans un camp de combattants. Cependant, Khadisova déclare que toutes ces accusations sont fabriquées. Sachant qu’en Tchétchénie de telles accusations sont fréquemment utilisées pour ramener des femmes ayant fui des violences domestiques, nous remettons sérieusement en question les allégations des autorités russes. Khadisova affirme que des membres de la famille de son ex-mari, étroitement liés aux autorités tchétchènes, l’ont déclarée terroriste après son départ de Russie en 2015.
Nous demandons la libération de Khadisova et appelons les autorités bosniennes à examiner son cas de manière objective et équitable, en soulignant le risque d’extradition infondée si la Russie parvient à fournir des soi-disant preuves d’ici la mi-novembre.
Pour l’instant, l’association Vayfond tente d’obtenir une procuration de Khadisova pour déposer une plainte auprès d’Interpol. Son accès aux soutiens est très limité.
