Elena Milachina
10H15 11 avril 2021
» Novaya Gazeta » a été informé par l’avocat Semyon Tsvetkov que les officiers du service de police de la ville de Novy Ourengoy ont remis Magomed Gadaev, expulsé de France vers la Russie, à des officiers du ministère de l’Intérieur de la République tchétchène pour le transférer en Tchétchénie.
Il se trouve dans le service de police et il essaie de consulter les documents sur la base desquels la police tchétchène agit.
La veille, Gadaev a été emmené dans un commissariat de police de Novy Ourengoy. Il a demandé à convoquer un représentant du Département des enquêtes du Comité d’enquête pour qu’il puisse éclaircir les faits et faire part de son intention de demander la protection de l’État, car sa vie, en tant que témoin dans une affaire pénale de torture et d’abus de pouvoir par des policiers tchétchènes, est en danger.
Auparavant, des représentants du contrôle aux frontières de l’aéroport de Сheremetievo avaient envoyé le réfugié tchétchène Gadaev de 37 ans, à destination de Novy Ourengoy, où vit son frère. À ce moment, comme on peut le supposer, les agents des services frontaliers ont transmis des informations à ce sujet au FSB en Tchétchénie. Les agents des services frontaliers à la demande non officielle du FSB Tchétchène ont détenu illégalement Gadaev dans la zone de transit du terminal D pendant plus de 12 heures.
Magomed Gadaev est membre du conseil d’administration de l’organisation Bart Marshaw et membre de l’Assemblée des Tchétchènes d’Europe, représentant les intérêts de la diaspora. Il a fui la Tchétchénie après avoir été torturé en détention en Russie. L’avocat de Gadaev a prouvé ce fait devant un tribunal français, a rapporté Kavkaz.Realii *.
En octobre 2020, Gadaev a été détenu en France dans le cadre d’une attention particulière de la police aux ressortissant du Caucase après le meurtre du professeur Samuel Paty par un Tchétchène de 18 ans. Magomed a été placé dans un centre de rétention administrative, mais le tribunal a d’abord suspendu puis ensuite annulé l’ordre d’expulsion, l’avocat Arnaud Toulouse ayant pu faire signaler à la justice française que Gadaev était menacé de torture dans son pays d’origine. Le 8 avril, Gadaev a de nouveau été détenu lorsqu’il est venu se pointer à la police.Selon lui, la police s’est référée à la décision du ministre français de l’Intérieur relative à l’expulsion. Alors qu’en même temps, l’interdiction d’expulsion par le tribunal reste en vigueur et, à la fin du mois, Gadaev doit avoir une audience pour l’octroi du statut de réfugié en France, a déclaré son épouse.