« On n’a pas fui la guerre pour la revivre ici ». La communauté tchétchène de Nice s’exprime après les affrontements aux Liserons

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Porte-parole de la communauté tchétchène de Nice, qui compterait au moins 10.000 membres, Issa, Timor, Chamil et Adam ont tenu ce mardi midi une conférence de presse devant la résidence des Chênes, boulevard Louis-Braille. Un lieu symbolique puisque les dealers y auraient été chassés depuis peu par les habitants du quartier, notamment à l’initiative de plusieurs familles tchétchènes.

Après les affrontements violents impasse des Liserons depuis une semaine, ces jeunes hommes, intégrés et s’exprimant dans un français irréprochable, affirment qu’il ne s’agit pas d’une lutte de territoire entre trafiquants de drogue, de conflits entre bandes rivales. Ils se disent « choqués » par les propos tenus lundi par le maire Christian Estrosi.

« Il serait faux de dire qu’il n’existe pas de dealers dans notre communauté mais c’est extrêmement minoritaire. Tout est parti d’un problème d’incivisme à la sortie d’un parking « , affirme Timor. « Soit Monsieur le maire est mal informé soit il ment pour masquer son incapacité à faire appliquer la loi. »

Mercredi dernier, un jeune Tchétchène a été passé à tabac. Nos interlocuteurs affirment qu’il y a eu une rencontre pour apaiser les tensions mais que les membres de leur communauté ont été accueillis par des coups de feu. D’où cette escalade. Même scénario dimanche soir.

« L’anarchie règne là-bas et certains habitants, notamment tchétchènes, ne peuvent plus le supporter », souligne Timor. « On n’a pas fui la guerre pour la revivre ici. Or on ne se sent pas soutenu. » « Il n’y a pas de problème entre communautés mais uniquement un problème avec les dealers », souligne Chamil. « On veut que nos enfants puissent jouer en bas des immeubles. On ne veut pas subir des conditions de vie inacceptables ».

UNE MISE EN EXAMEN POUR TENTATIVE DE MEURTRE

Selon nos informations, jeudi, un jeune maghrébin de 19 ans a tiré à plusieurs reprises avec un pistolet impasse des Liserons sur un groupe de Tchétchènes. Il a été désarmé et poignardé. Ses jours ne sont plus en danger mais il est toujours hospitalisé. Il a été mis en examen par un juge d’instruction pour tentative de meurtre.

Deux de ses amis, déférés lundi soir, ont également été placés en détention provisoire. Le jeune Tchétchène qui a porté les coups de couteau, en état de légitime défense selon plusieurs témoignages, est toujours recherché par la police judiciaire.

Nice Matin