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Depuis le début de l’épidémie, le président de la Tchétchénie s’est illustré par la violence de ses propos pour imposer le confinement et intimider ses critiques.
Il serait le dernier cas en date d’un haut responsable contaminé par le coronavirus. Agé de 43 ans, le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a été hospitalisé jeudi 21 mai. « Il a été transporté par avion à Moscou, on soupçonne le coronavirus », a indiqué une source médicale à l’agence d’Etat Tass, décrivant son état comme « stable ». Les deux autres agences russes Ria Novosti et Interfax ont aussi fait état de l’hospitalisation du président de la Tchétchénie.
Ancien séparatiste devenu fidèle du Kremlin, Ramzan Kadyrov dirige la Tchétchénie d’une main de fer, accusé de réprimer impitoyablement ses détracteurs. Une fois de plus, il s’est illustré, depuis le début de l’épidémie de Covid-19 par la violence de ses propos pour imposer le confinement et intimider ses critiques. En début de semaine, il a exigé le renvoi de soignants tchétchènes, des « provocateurs » selon lui, qui s’étaient plaints du manque de moyens de protection.
En avril, il avait menacé une journaliste de Novaïa Gazeta, un média qu’il exècre pour ses enquêtes sur les atteintes aux droits de l’homme dans la république caucasienne. Il lui reprochait un article affirmant que les Tchétchènes malades du coronavirus craignaient leurs hôpitaux sous-équipés et des mesures punitives des forces de sécurité. Car Ramzan Kadyrov avait proclamé publiquement que ceux qui ne se confinaient pas devaient être « tués », comparant les Tchétchènes qui en contaminent d’autres à des « terroristes ».