Le corps d’Imran Aliev, blogueur très critique à l’encontre du régime de Ramzan Kadyrov, présentait « de multiples plaies » au thorax jeudi. Une information judiciaire a été ouverte contre X pour assassinat.
L’assassinat « porte toutes les caractéristiques d’un mobile politique », mais « il faut rester prudent ». Un opposant tchétchène de 44 ans, Imran Aliev, a été tué à coups de couteau jeudi 30 janvier dans un hôtel de Lille, selon une source proche du dossier, citée par l’Agence France-presse (AFP). Le corps de ce blogueur très critique à l’encontre du régime tchétchène de Ramzan Kadyrov a été trouvé jeudi en fin de matinée dans la chambre d’hôtel qu’il avait louée, dans la nuit, avec un autre homme, « a priori de la même nationalité », selon cette source.
Quand les pompiers sont intervenus jeudi vers 11 h 30 dans l’hôtel situé aux abords de la gare de Lille, Imran Aliev avait déjà succombé à ses blessures. Son corps qui gisait sur le sol présentait « de multiples plaies » au thorax et les enquêteurs ont découvert une arme blanche non loin de lui. Le parquet de Lille a annoncé qu’une information judiciaire avait été ouverte contre X pour assassinat mais qu’il n’y avait eu pour l’heure « aucune interpellation ». L’enquête a été confiée à la police judiciaire de Lille.
Imran Aliev, également connu sous le pseudonyme de Mansur Staryi, et l’homme qui l’accompagnait, étaient arrivés ensemble dans la nuit de mercredi à jeudi à Lille en provenance de Belgique. Imran Aliev postait sur Facebook et YouTube des enregistrements fortement critiques de l’autoritaire dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, accusé régulièrement de violations des droits de l’homme. Il avait affirmé dans une vidéo avoir déjà été l’objet d’une tentative d’assassinat l’été dernier.
Sans qu’il puisse être fait pour l’heure le moindre lien entre les deux affaires, ce meurtre intervient cinq mois après celui, à Berlin, d’un ressortissant géorgien de 40 ans issu de la minorité tchétchène, qui avait plongé l’Allemagne et la Russie dans une crise diplomatique. Le 23 août dernier, ce Géorgien, identifié comme Tornike K. et présenté dans la presse sous le nom de Zelimkhan Khangochvili, avait été tué de trois balles par une arme avec silencieux, en plein jour, dans un parc du centre de la capitale allemande. Un suspect avait été interpellé dans la foulée près des lieux du crime. Selon l’enquête, cet homme était entré en Allemagne en passant par la France, trois jours avant le meurtre.
