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Lundi 11 mars, le Comité Européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) a publié un rapport dans lequel la Russie, en particulier, était accusée du fait que la torture en Tchétchénie était devenue un « phénomène courant ». Le document a été rendu public à Strasbourg.
«Le recours à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements par des agents de force de l’ordre publique en République Tchétchène reste très répandu», indique le rapport du Comité européen contre la torture, qui fait partie de la structure du Conseil de l’Europe.
L’AFP précise que le rapport, établi sur la base des visites d’inspection effectuées par le CPT dans des lieux de détention en République tchétchène en 2009, 2011 et 2017, mentionne de telles «méthodes d’influence» sur les prisonniers telles que l’asphyxie, les brûlures des organes génitaux, les coups, la torture à l’électricité .
Utilisés principalement dans les premiers jours de l’interpellation pour obtenir des aveux, des informations ou à titre de punition, «ces violations sont souvent si graves qu’elles constituent un acte de torture», précise le CPT.
L’agence France Presse rappelle que le Comité Européen pour la prévention de la torture a déjà averti la Russie sur cette question en 2001, 2003 et 2007.
«Il est extrêmement préoccupant de constater que, malgré les efforts déployés par le Comité au cours des vingt dernières années, la torture des personnes interpellés en République Tchétchène reste un problème profondément enraciné», a déclaré Mark Kelly, vice-président du CEPP.
Le Comité a appelé les autorités russes à envoyer « du plus haut niveau politique » un « message ferme de tolérance zéro » à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements, tant en Tchétchénie que dans d’autres régions de la Russie.
Rappelons que le 20 décembre 2018, lors de la réunion du Conseil permanent de l’OSCE à Vienne, un rapport sur le respect des droits de l’homme sur le territoire de la République Tchétchène a été présenté. Une étude réalisée par des experts de l’OSCE a confirmé le fait que des personnes étaient régulièrement interpellées illégalement et torturées.
Le rapport indique que la Tchétchénie est « perçue comme une exception, où le régime de l’impunité est autorisé pour préserver la stabilité ». Les experts de l’OSCE expliquent ainsi que, selon leurs données, les services répressifs fédéraux russes n’enquêtent pas sur les crimes commis en Tchétchénie.