REPORTAGE – Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Le chef de guerre est déjà reparti. Après nous avoir brièvement saluées, évitant d’une large rotation d’épaules la main tendue d’une femme, il a disparu derrière un rideau de perles au fond de la salle pour aller prier. Son homme de main aussi: Halid, colosse en treillis à l’épaisse barbe rousse, Kalachnikov vissée à l’épaule, ne quitte jamais des yeux son illustre commandant.
Muslim Cheberloyevsky a accepté, après plusieurs jours de négociations, de s’éloigner du front pour nous rencontrer dans ce restaurant traditionnel niché dans une arrière-cour du centre-ville de Kiev. Au bout de quelques minutes, le commandant du bataillon Cheikh Mansour, l’un des deux groupes armés tchétchènes qui luttent aux côtés des Ukrainiens contre l’armée russe, revient et prend place, en maître, au bout de la table en bois.
«Cela fait des décennies que je combats les Russes», tient à préciser, avant tout, cet homme pondéré à la barbe blanchissante. Né dans les montagnes qui dominent…